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16/05/2010

odeur

Certains livres ont une odeur, une odeur particulière. Le dernier que j'ai eu en main le temps de le lire dans un sens et dans un autre avait l'odeur de tabac froid, le sien sans doute, parfois me prenait le geste entre deux sourires de contentement à peine esquissés de feuilleter les pages d'un geste vif et d'y plonger frémissantes mes narines. C'est incongru et étrange peut-être, pas la manière la plus naturelle d'appréhender l'oeuvre d'un auteur mais bon j'ai toujours eu un goût pour l'olfactif assez prononcé et un nez à la hauteur! Je l'ai remarqué il y a peu encore avec un autre ouvrage du même auteur mais dans mon sac à main depuis des semaines et qui lui, neuf et juste à l'odeur d'imprimerie, s'est embaumé de mon parfum voisin du flacon que je transbahute toujours avec moi. Je souris de penser qu'on pourrait donner des odeurs singulières à chaque ouvrage, certains de sperme ou d'alcool fort, de terres fraîchement labourées, de rues de villes, d'autres de sucs intimes et féminins de sueurs de sang ou d'herbe, d'autres encore pourraient évoquer l'héroïne du roman par un effluve diffus, mais je m'égare... Rien qu'avec les mots l'odeur fait surface et nous chatouille les naseaux, ces mots qui peuvent tant à la fois évoquer la douceur ou l'âcre, le morbide ou le vivant, l'odeur de chair ou de cadavre, l'odeur même d'un sentiment...


 

10/05/2010

devenue femme

 

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Blue par Laure K -

 

 

Quelle sorte de vie aurais-je eu si tout cela n'était pas arrivé, si j'étais née ailleurs autrement? Quel sorte d'individu la vie aurait-elle fait de moi si, préservée choyée respectée et protégée j'avais pu avoir une enfance plus harmonieuse et humaine?

Je pensais à ça à priori tranquille et sereine hier soir après avoir visionné ce reportage d'Arte sur l'inceste, reportage pudique et poignant à la fois d'enfants témoignant d'abus répétés au sein de la famille frère oncle grand-père et celui d'une mère sobre lucide ayant après n'avoir rien su faire pendant dix ans pour ses deux filles accompagné leur parcours de reconnaissance de la vérité devant la justice. Quelle aurait ma vie si nous avions pu tous les trois, mon frère ma petite soeur et moi traduire notre grand-père devant les tribunaux, qu'en serait-il de ma mère qui n'a jamais pu elle voir en face ni exorciser ce qu'elle même a vécu avec une rare violence, qu'en serait-il de mon père confronté à ses propres démons, et de l'ogre aujourd'hui mort de sa belle mort et en moisissure lente au fond de son caveau, de sa femme fraichement décédée rendue folle par la vie qu'il lui a fait mener? Frappant dans ses témoignages, la disparition de toute haine, de tout ressentiment, juste cette volonté de comprendre et de construire enfin, tout comme ce que je ressens depuis quelques années, tout ce chemin parcouru pour sortir de la fange dans laquelle on s'est servi de mon corps de petite fille, de mon sexe de mon esprit mais où j'ai pu sauvegarder mon âme, cette part d'inaliénable.

Je n'aimerais pas être une autre que celle que je suis, mon chemin du combattant m'a ouverte à l'humanité, ma souffrance à l'humilité, ma terreur au sens de l'humour, toute cette violence à l'art et, le secret à l'écriture et au besoin de faire autrement. Toutefois certaines fragilités demeurent et parfois les fêlures se réveillent, on ne peut avoir approché la folie d'aussi près et l'amnésie profonde sans séquelles sans dégâts collatéraux sans bavures et sans mécanismes de défense psychique appropriés, sans une sorte d'attirance dangeureuse aussi à l'auto-destruction ou à l'oubli de soi, le tout étant d'en avoir conscience et de l'accepter, d'accepter ces dommages... Ce fut et c'est encore un long parcours, parfois truffé d'embûches et de piéges, je n'ai pu retenir mon émotion impossible à endiguer en visionnant au cours du reportage ces images de petits films de famille de vacances au bord de la mer, ces paradis de l'enfance pour les uns et enfers pour les autres!

Aprés bien des déchirements des cris d'horreur des sautes d'humeur des doutes lourds comme le plomb des erreurs d'appréciation de situations d'individus de limites, dîfférentes somatisations un peu partout des handicaps de toute sorte autant sexuels qu'affectifs, corporels que spirituels, aprés d'énormes déceptions d'énormes souffrances d'énormes deuils et d'énormes efforts pour recoller tout ces bouts de soi, et même s'il m'arrive d'être en proie à d'horribles incertitudes et de sombres pensées je n'aimerais pour rien au monde ne pas être celle que je suis aujourd'hui dans son entiereté avec son vécu et son "à vivre" et sa vivance du moment, et je remercie la vie pour la femme que je suis devenue.

 

 

 

09/05/2010

miss you

 

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"L'absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies, et allume le feu."

- François de La Rochefoucauld -

 

 

18/03/2010

empathie

" Toute vie véritable est une rencontre."

L'empathie, émotion caractéristique de tous les mammifères, même des loups, d'après le biologiste Frans de Waal, est l'objet ces temps-ci d'une attention toute particulière et a fait dernièrement parler d'elle lors d'une journée spéciale Empathie à la cité des sciences de Paris réunissant philosophes, neurologues et pédopsychiatres. Cette émotion vraiment relationelle porte d'entrée au ressenti de l'autre et à l'expression de ses émotions n'est pas juste compassionelle, elle permet aussi de se rejouir avec l'autre. Elle est l'outil le plus puissant dont nous disposons pour cimenter les relations humaines et on aurait la preuve scientifique que celui qui active son empathie déclenche une zone préfrontale siège des émotions positives. Ainsi donc, ce qui en l'occcurence favorise l'échange entre pairs serait de surcroît bonne pour la santé, pourquoi s'en priver alors?

 

 

04/03/2010

cinq sens

 

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" Rien n'existe dans notre intelligence qui n'ait d'abord été dans nos sens."

- Démocrite -

 

 

 

24/02/2010

appétit

 

J'ai envie de rire à gorge déployée, envie de lumière d'insouciance envie de vivre de mordre d'éructer de jouir, envie de m'en mettre plein les mirettes plein les pavillons plein les ventricules plein la vulve, j'ai envie d'aérer mes cellules de leur faire prendre le large l'air, de leur donner du nouveau grain à moudre, envie de m'embraser de sentir chaque parcelle de ma chair vibrer, envie de chanter l'amour de le faire de le réinventer, envie de sauvage de déraisonnable d'audace d'ardeur de liqueur, j'ai envie d'intense et de brûlant, d'aventure de romanesque de sang de vigueur d'expressif d'afflux et d'affolement, j'ai envie d'aspirer d'ouvrir d'exprimer, envie de puissance de douceur aussi, j'ai envie de toi.

 


 

16/02/2010

" Trois petits tours et puis s'en vont."

 

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"Il faudrait laisser à ceux qui restent, à ceux qui viendront après nous, une sorte de testament spirituel. Leur communiquer ce que nous avons cru percevoir et comprendre du sens de cette réalité que nous avons côtoyée quelques années ("Trois petits tours et puis s'en vont"). Leur transmettre nos recettes sur notre façon de gérer cette existence. Ce qu'on peut appeler le métier, ou mieux, l'art de vivre.

J'ai l'intime conviction que la relation aux autres êtres - nos compagnons de voyage - est l'élément à la fois le plus mystérieux et le plus significatif de notre vie personnelle et en définitive de toute l'évolution cosmique."

- Hubert Reeves -

 

 

 

07/02/2010

Gérard

 

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Hum, j'aime le bonhomme, j'aime la gueule et plus encore l'artiste, quel acteur. Je sais qu'il fâche certains qui le trouvent "trop" moi je le trouve grandiose et puis si tonitruant, un vrai cyclone. Une de mes amies a été sa voisine de palier pendant un temps, ça ne l'a pas franchement réconciliée avec le personnage qu'elle ne portait pas dans son coeur, faut dire aussi que les excès c'est pas trop son truc, tous y compris ceux de langage. Ce matin, pourtant j'en menais pas large et suis tombée sur un entretien dans la presse avec lui pour la sortie du film " L'autre Dumas" avec le non moins talentueux Benoît Poelvoorde, reboostant, même au travers des mots rapportés par un journaliste il crève l'écran, le papier disons en l'état, cette fureur de vivre cet appétit et cette sorte d'expression de soi, il est lui où qu'il soit quoi qu'il joue quoi qu'il dise, j'aime pas mal ça j'avoue, j'envie aussi, ce côté être soi-même quoi qu'il arrive et quoi que la vie réserve. Il cite dans cette interview St Augustin plusieurs fois dont je n'ai pas lu les " confessions" et puis ce géant Balzac, il parle de son fils avec émotion et retenue et surtout ce qui m'a frappé il est dans la vie, pas d'ampoulé pas de surfait, un seul homme, l'entretien coupé de ses coups de fils amicaux et de sa réalité sans artifice, semblable à l'idée que je me fais de cette force de la nature qu'il me semble être. J'aimerai le rencontrer, dommage il a déménagé...

Vu la bande annonce, et j'ai bien envie d'en voir davantage, je reprends du poil de la bête!



 

appréhension

La note de Sandy avec son histoire de lapin, la semaine de cadeau de Didier toute en douceur, le "fuck" de Rainette et la planche de vérité chez Terrible ont temporisé ces quelques jours d'angoisse.

 

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Le corps, on y pense pas forcément, je veux dire inside, quand tout fonctionne et marche normalement on ne se préoccupe pas de ses viscères, pourtant quand on y songe quelle mécanique étonnante et quelle chimie effarante. J'ai mal depuis quelques mois déjà à l'abdomen, le stress auquel je suis confronté depuis ces deux dernières années ma tordu les boyaux et griffé la paroi de l'estomac générant des ulcères que je croyais réservé aux hommes d'affaires trop affairés, le toubib me traite mais rien n'y fait, pas le bon médoc peut-être pas assez de détente et d'exercices respiratoires zens, trop d'épices dans la cuisine ou alors autre chose encore, la médecine est précise et a à son actif maintenant nombre d'outils sophistiqués pour en savoir plus, me voici donc programmé pour un examen de l'intérieur du ventre sous anesthésie générale, j'ai peur. Je ne sais si j'ai plus peur de l'examen ou du résultat, hum, ou de passer l'arme à senestre, c'est pourtant pas la première fois qu'on m'endort ni la première fois qu'on me visite de dedans ni la première fois que je m'allonge de gré ou de force sur un billard...Un genre cadeau empoisonné que cette appréhension en sus déjà de celles qui me sont familières.

En parallèle et avec cette dose d'introspection qui m'est habituelle aussi je m'interroge du coup sur cette machine que nous sommes dont on ne mesure pas la complexité et la préciosité, c'est notre capital au fond. Plus jeune j'étais fascinée par les planches d'anatomie, d'ailleurs avec la psycho et la physiologie le cours "d'anat" est un des cours que j'ai suivi le plus assidûment pendant mes deux premières années de médecine, j'adorais ça, comprendre du dedans, je continue à m'y intéresser d'une autre manière me plongeant plus volontiers dans les états d'âme de mes contemporains et les miens, comme aujourd'hui d'ailleurs, car paradoxalement cette peur générée par ce qui m'attend me fait prendre conscience de mon état de vivant, un mal pour un bien, le présent pourri qui en devient un pour de vrai, comme tout peu changer de couleur et de saveur pour peu qu'on l'appréhende de façon constructive, on a toujours à apprendre de soi, de l'humain mais je ne vais pas à l'hosto avec alacrité quand même, j'avoue...

Je me sens un peu fragile et vulnérable pour être tout à fait honnête, je me demande ce qu'il peut bien se passer et bien sûr je me fais des films catastrophes, je regarde mes enfants et je pleure, je me dis qu'à la veille de mes quarante cinq ans je n'ai encore rien fait qu'il me reste encore tant à faire, pour faire court je pense au pire et j'ai pas le droit de plus de noyer mon spleen dans l'alcool, c'est pas bon pour ce que je traîne, la boucle est bouclée, fuck! Bon, maintenant que j'ai pu tout écrire ou presque je me sens un peu mieux, et vais me faire couler un bain cadeau du Dimanche, un bon bain brûlant aux huiles essentielles comme la vie...

 

 

 

 

28/01/2010

plainte légère...

Pas toujours facile même encore maintenant avec de la bouteille d'avoir cette responsabilité d'une famille et d'une entreprise, de devoir rendre des comptes et compter pour autrui. Parfois j'envie j'avoue celui qui n'a que lui à penser à porter même si cela ne le rend pas plus libre. Mais là pas moyen pour moi du moins pour le moment d'y échapper juste essayer d'y trouver son compte pour puiser l'énergie nécessaire à mener la barque. Ca peut paraître bien égoïste mais j'aimerai là du moins pour quelques heures ne plus penser à ce qu'il va se passer à ce que je dois faire aux décisions qu'il me faut prendre et juste m'en remettre à quelqu'un d'autre que moi, c'est puéril sans doute et bien léger face à des situations dix mille fois plus dramatiques mais je n'y peux rien j'aspire là à l'instant même à plus de légèreté et d'insouciance, n'est ce pas naturel?

Je songe à la peur viscérale qui me ronge et m'anéantit les organes vitaux et je m'en veux de me laisser prendre et bouffer toute crue par elle, ça n'arrange pas les choses à dire vrai. Et pourtant cette chienne ne me lâche pas ou si peu parfois par bribes d'euphorie, ou dans mes rêves si doux par ailleurs que je m'endormirais bien ad vitam aeternam... Je n'ai jamais aimé me laisser abattre mais m'affaler parfois laisser venir faire oublier sortir du jeu changer la donne, wouahou, jouissif rien que d'y penser, j'aspire à cette sorte d'impuissance qui me clouerait à terre de force et je la redoute. Alors, rien ne m'est épargné mais rien de bien insurmontable en même temps juste un découragement assaillant de celle qui veut trop faire coller ses rêves à la réalité...

 


06/01/2010

mise au monde

En lisant Valvoline, la nouvelle de Sandra Gordon dans le Moebius n° 123 Filiation & Transmission que je vous recommande chaudement et vivement m'est venue furieusement l'envie d'écrire:

 

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A mes fils.

 

 

Pour toi mon ventre ne s'est pas arrondi comme de coutume quand une femme est enceinte quand se passe en elle le miracle de la création si étonnamment magnifique et magique. Chacun de tes mouvements se voyait à l'œil nu même au travers de mes vêtements pas de jus amniotique pour conjurer tes coups de pieds intempestifs pas de sas liquide entre ta peau et la mienne ce qui donnait un spectacle réjouissant et insolite comme habitée de l'intérieur ce que j'étais finalement. A l'accouchement mon corps à ton service tu es venu au monde dans les cris et rouges sang d'usage moi en larmes si émue et si fière je me demandais comment j'avais bien pu faire pour en arriver à un tel degré de bonheur et de félicité, le baby blues lui est venu plus tard deux trois jours après. Je t'ai nourris au sein autre lien puissant et révélateur plaisir insoupçonné et fécond moments privilèges à jamais imprimés en moi intimité étrange et naturelle, sorte de grâce aussi.

Je repensais alors souvent à ma mère qui avait refusé de m'offrir son lait et s'était fait bander les seins pour éviter la montée. Elle m'a ainsi sevré de ce que j'ai voulu plus que tout t'offrir, faire perdurer ce lien entre nous et pouvoir te donner le meilleur de moi-même. Tu es devenu ce que tu es un grand beau jeune homme généreux et tendre que j'admire et avec qui j'ai encore tant à partager.

Pour toi par contre mon ventre fut rond et la peau bien tendue sans se rompre autre de ces magies de dame nature. Tous ces neuf mois en ta compagnie intérieure furent laborieux pour nous deux je vaquais à l'époque à l'élaboration d'un projet une grossesse en parallèle en quelque sorte qui a vu le jour le jour de ta naissance cela fait partie de ton histoire et de la mienne. Je suis arrivée bien tard à la maternité j'avais des contractions déchirantes depuis plusieurs heures déjà et à peine allongée tu t'es engagé. Sentir la tête de son enfant dans le plus profond et le plus intime de soi est une expérience unique douloureuse et euphorique tout à fait stupéfiante de beauté. Ton tour de tête était bien au dessus de la moyenne d'ailleurs ce qui a affolé le corps médical mais pas ta mère et dans l'obscurité de la nuit sur la table de travail c'est avec un amour insensé que je t'ai mis au sein pour que tu goûtes toi aussi au bienfait du lait s'écoulant de mes veines chargé de toutes les pensées douces et enveloppantes qui t'étaient adressées au goutte à goutte.

Ma mère, elle, ne m'a pas prise dans ses bras ni même regardée ou alors d'un œil rapide pour de toute façon me trouver laide née avec la tête toute molle en forme de poire à force d'avoir eu à lutter pour prendre l'air du dehors. J'en porte encore la trace finalement...

Pour toi, mon dernier lascar les choses se déroulèrent à l'emporte pièce autant d'histoires que d'enfants c'est de bonne guerre. Quand j'ai senti l'heure venue je suis allée à l'hôpital c'est un grand noir en blouse blanche qui m'a reçue je me souviens bien en me disant après m'avoir auscultée cavalièrement : » - Mais non Madame, ce n'est pas pour maintenant ! - Si, vous dis-je croyez moi sur parole, il veut sortir je le sais. - Dîtes donc, c'est vous peut-être la professionnelle ? - Pardonnez cher Monsieur mais combien d'enfants avez vous mis au monde ?- Hum, bien plus d'une centaine. - Moui, je vois, ce n'est que mon troisième c'est peu en comparaison mais à la différence prés c'est que c'est de MON ventre qu'ils sortent, croyez-moi it's time ! » Deux heures après je t'avais contre moi la même émotion intacte le même délicieux délire la même impulsion nourricière le même élan le même enivrant vertige. Quand tu me prends dans tes bras maintenant et que tu viens cueillir un câlin rassérénant je tremble de plaisir à l'intérieur comme l'onde d'une harpe et je frémis des fibres, mon ventre se souvient mes glandes mammaires aussi.

Maman n'a pas pu nourrir ce lien fort entre elle et moi, elle n'a pas pu pas voulu pas su et parce que c'était pour moi peut-être une occasion unique de faire autrement une chance inégalable aussi de retrouver la trace du manque, je vous ai donné jusqu'à plus soif, ce que je vous ai transmis vous me l'avez rendu au centuple et tous les jours qui passent encore, je suis née à chaque fois à chacune de vos naissances, mise au monde, merci.

 

 

 

 

 

 

22/12/2009

du plaisir...

 

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Cette tague des plaisirs fait du chemin dans ma tête et me donne à réfléchir en ces périodes troublées de fêtes, n'est ce pas justement le temps du plaisir, ne cherche-t-on pas à toucher ce qu'on aime en tentant de leur faire plaisir, n'y prenons nous pas nous-mêmes un malin plaisir!

Mon cheminement pourtant se niche ailleurs, c'est le plaisir honteux qui m'interpelle, bien sûr facile de botter en touche en affirmant l'assumer ou ne pas en avoir, n'apparaissent pas non plus en filigrane les multiples et variés plaisirs moins avouables, forcément, comme souffrir par exemple ou faire souffrir. Le plaisir n'implique pas uniquement la notion de "bien" ou de "bonheur" comme on voudrait le croire, on est tous fait d'enfer comme de ciel, le "Hyde" en moi prend un plaisir peu commun de raffinement et d'audace, d'imagination aussi pour se satisfaire parfois...

Quoiqu'il en soit honteux défendu inconnu charnel émotionnel intellectuel relationnel des sens ou inconscient du vivant de l'ici et maintenant du rêve de l'avenir, je me targue d'en être à pleine puissance pleine chair pleine vivance, un de ces êtres de plaisir.

 

Belles fêtes à vous tous!

Cheers!

 

 

18/12/2009

Il y a des jours où les mots sont de trop

 

 

J'ai beaucoup aimé cette note de Gaétan Bouchard, notre ami Butch, je ne la pensais pas prémonitoire pour lui et son art... Et parce que je ne suis pas du tout insensible à ce langage, que je trouve particulièrement truculent et riche, tonique aussi, savoureux, bon cela m'est très personnel j'avoue je ne cherche pas à vous convaincre mais quand même il y a une petite musique... Je me fais ici  le relais de la publication pirate que produit Christian Mistral sur son blog, les fameux "mots de trop" de Gaétan, ceux qu'il ne faut pas écrire à ce qu'il paraît...

 

 

TEXTE INÉDIT QUI COMPORTE UN TITRE


Un gars qui écrit des livres m'a laissé entendre que j’pourrais publier un texte inédit qui comporte un titre dans la revue Mollusque, une revue de littérature toé chose.  
 
C'est un numéro thématique sur les Sauvages. Hostie, j'en suis un. Ça tombe bien. 
 
Ça fait qu'après m'être gratté la tête une couple de fois, j'me su's dit que j'pourrais ben torcher un p'tit que'que chose pour Mollusque.  
 
D'abord, mon père disait qu'i' était pas un Sauvage pis qu'les Bouchard v'naient d'la Normandie. 
 
Fuck, i' v'naient même pas d'la Normandie les Bouchard! I' v'naient comme i' pouvaient quand l'occasion s'présentait. Pis i’ d’vaient v’nir souvent parce qu’i’ étaient dix-neuf enfants du côté d’mon père. 
 
La mère de mon père était une Sauvage, une Algonquine ou, comme on dit à c't'heure, une Anishnabé. A v’nait d’la réserve d’Oka. Le père de mon père a grandi à deux miles de Métis-sur-Mer. Pis du côté d’ma mère, c'est pareil. Des descendants d'Acadiens métissés de Micmacs qui vivaient à Sainte-Clothilde-de-Horton su' l'bord d'la track, comme des Gitans. 
 
Nous autres, des Bouchard d'la Normandie? Christ de joke de curé, oué... D'la christ de marde. On nous a pâlis maudit calvaire de pompier sale! Comme si on était des Juifs sous l'occupation allemande, en France, en 1944. Pâlis pour notre bien, bien sûr. Pour ne pas passer pour des hosties d'Sauvages. J'm'appelle pas Simon Ben Gourion mais François Dupont! J'm'appelle pas Makwa Grizzli mais Gaétan Bouchard!   
 
Ces hosties de curés-là ont toutte faitte pour crisser ça dans 'a tête de mon père, qu'on n'était pas des Sauvages, mais des chevaliers de la table ronde, avec une fleur-de-lys dans l'cul.  
 
Tabarnak! On a gardé de nos racines que le paillard français qui a trempé sa bite dans 'a p'lote de nos grands-mères. Maudit christ de saint-cibouérisation d'calice! 
 
Ça fa' qu'un m'ment d'nné e'j'me su's dit qu'c'était assez. Toutte disait que j'étais un Sauvage. C'était écrit dans ma face saint-chrême, dans 'a face de mon père, de mes frères, de ma mère, de mes ancêtres. On était des Métis calice! Pis on l'est d'venu, avec des cartes toé chose pis toutte le kit.  
 
Mon pays, c'était encore l'hiver. Mais c'était aussi l'île Mékinak, l'Île de la Tortue. Pis j'me su's mis à comprendre plein d'affaires sur moé et mon pays. D'abord que je ne savais rien de Saint-Laurent et Saint-Maurice. Comme tout le monde autour de moé. C'qui fait que j'ai rebaptisé mes noms de lieux : le fleuve Magtogoek, la rivière Métabéroutin, pis toutes sortes d’affaires de même. Pis ça fait juste commencer. C'est pas fini. Christ que non c'est pas fini. 
 
J'me suis mis aussi à écouter les arbres. Fuck, c'est pas d'ma faute, mais nous autres les Sauvages on sait qu'i’ nous parlent, les arbres, les roches pis toutte le reste, juste parce que c'est comme ça. Nous sommes animistes, ouais. On pense qu'i' a d'la vie dans toutte. C'est ben dur à comprendre ça, hein? 
 
Moé, les arbres me parlent. Pis i' m'disent crissez-nous don' patience tabarnak!  
 
-Arrachez pas mon écorce torrieu! Fendez-moé pas en quatre pour rien! Wo! Menute! J'su's pas tout seul là-dedans... J'fais vivre des oiseaux, des moénaux, des pas beaux... Toutes sortes d'affaires de même... Christ! Wake up! 
 
Ouin, ouin. Les arbres me parlent. Pis si j'peux prendre une feuille de moins, j'va's l'faire. Pour être en parfaite symbiose avec le Grand cercle de la vie.  
 
Ça se pourrait donc que mon texte ne soit pas publié dans Mollusque pa'ce qu'i' faudrait que j'leu' z'envoie une version imprimée par courrier postal, aux éditions Diptyque, à l'adresse de j'sais p'us trop qui, à Monrial. C'est sûr que j'f'rai pas ça. 
 
Moé j'aime trop les arbres pis ça m'tente pas d'imprimer ça sur papier quand toutte se fait si simplement de nos jours par les voies électroniques. Hostie on n'est plus au temps des mandarins. C'est pas des rapports à doubles interlignes que j'fais, mais d'la littérature.  
 
-Hostie d'Sauvages! qu'i' vont s'dire en r'cevant mon texte. Faut toujours qu'i' fassent chier en plus qu'i' savent pas boire! 
 
Ben oui, ben oui.  
 
Vous vous attendez à quoi, que j'vous liche le cul? 
 
No way. 
 
J'su's un Sauvage hostie. 
 
Wou-wou-wou-wou-wou-wou! 
 
 
Makwa Grizzli 
Alias Gaétan Butch Bouchard
 

 

 

16/12/2009

voyage

 

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- Edward Hopper (1882-1967) -

 

 

 

" J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot."

- Honoré de Balzac -

 

 

 

08/12/2009

De la peur.

J'ai vécu dans la peur longtemps. Peur de déplaire peur de peiner peur de ne pas être à la hauteur peur d'exister, peur de l'abandon du détournement de regard du doigt pointé autant que du propos mielleux fielleux libidineux, peur plus encore de moi-même que de l'autre, de mon image de mon ombre et de sa grande part dans ma vie, peur du sexe du plaisir du conflit de la beauté du possible de l'impossible aussi, et puis va savoir va comprendre va donc mettre toujours un mot pour expliquer et donner un sens un jour très proche là hier sans doute un peu plus loin en fait je n'ai plus eu peur, j'ai décidé engrammé accepté revendiqué et enlacé cette peur intrinsèque et générée, et je me sens sans rire et sans détour tellement plus vivante!

 

 

07/12/2009

paroles et baisers

 

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- Jimmy Duvauchelle -

 

 

"On a dit que la beauté est une promesse de bonheur. Inversement la possibilité du plaisir peut être un commencement de beauté."

- Marcel Proust -

 

 

 

 

 

01/12/2009

"l'acrobate bleu"

J'écris depuis peu dans un cahier qui a en couverture cet acrobate picassonesque au fond parce qu'il me ressemble, je crois, il se cherche se contorsionne entreprend se torture se démembre tout cela dans une sorte d'apesanteur et de fureur propre à son dégingandage avec ce mouvement en roue libre l'oreille à l'écoute et l'oeil aux aguets, depuis longtemps l'écriture fait partie de ma vie l'intime la secréte et ce n'est que depuis que j'ai étendu le fil de mes recherches au monde des blogs qu'elle fait surface parfois incidement subrepticement par ici je l'expérimente à des regards extérieurs des coeurs des sensibilités des humains de toute part, cela m'impressionne toujours un peu me déséquilibre aussi parfois mais le plus souvent, ça m'enchante...

 

 

27/11/2009

les yeux fertiles

 

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- oeuvre d'IsaBercée -

 

 

"Toutes les opérations les plus cachées de l'être, tous ses élans, ses désirs, ses amours, ses craintes, ses angoisses, tous ses sentiments les plus doux, et les plus tendres, comme les plus durs et les plus violents, trouvent leur plus haute expression dans le regard. C'est dans cet organe vivant que se rencontre, pour ainsi dire, tout ce qui veut, tout ce qui chante, tout ce qui pleure, tout ce qui vibre, tout ce qui aime dans l'âme, dans cette substance spirituelle où réside la flamme de la pensée, la vie immatérielle et supérieure, la vie de l'esprit."

- Buffon -

 

 

 

04/11/2009

lumière

 

 

 

"Il vaut mieux allumer une chandelle que de maudire l'obscurité."

- Confucius -

  

27/10/2009

Un jour un livre m'a aidé...

 Sur son blogue Chantal Guy nous interroge à la suite de son article sur le livre refuge, celui qui nous aide dans les périodes difficiles, dans les passages à vide ou qui nous a aidé, la question n'est pas si facile surtout si on aime beaucoup les livres, pour ma part avec le recul ils sont nombreux et différents suivant les périodes de ma vie, mais vous, pourriez vous dire quel est celui qui vous a rendu service et le fait encore?